Les cloches de la commune
L’ECOLE :
11 février 1877 : achat d’une cloche pour l’école de garçons (école actuelle).
Poids : 4,950 Kg, prix : 19,80 francs, pose : 2,2 francs, fournisseur : Rocher, quincailler à Moulins.
Restaurée par Mr LEVEILLE et remise en place le 18 avril 2009, par le Conseil Municipal.
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L’EGLISE :
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10 Mai 1774 : Bénédiction de la petite cloche, refondue aux frais des propriétaires, son poids est augmenté de 80 livres (40 kg) pour être à l’unisson de l’autre ; coût 210 livres. (Il y avait 2 cloches dans un clocher mur, type Trévol).
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05 juillet 1799 : Vente de l’église en bien national, il n’y a plus qu’une seule cloche.
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Juin 1844 : La cloche de 250 Kg est fendue, refonte par la fonderie Baudouin de Rion, coût 875 frs, maire : Badoche.
Construction du clocher, coût : 1872.95 frs, Mazet maçon, Giraud charpentier, tous deux de Lucenay les Aix
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L’AFFAIRE DES CLOCHES :
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Juin 1880 : Arrivée du curé Baudouin à Gennetines, venant de Montord où « le mauvais vouloir de l’administration communale lui refuse la construction de la sacristie, par manque de chantre ne disant plus que des messes basses et ne recevant de la part de ses paroissiens presqu’aucune consolation spirituelle ».
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12 7bre 1880 : délibération du conseil de fabrique (la cloche est fendue): « le conseil est d’avis de n’avoir qu’une seule cloche de 600 Kg plus tôt que 2 moins fortes à condition qu’un architecte déclare que ce poids ne peut nuire à la solidité de l’église, vote 400 F de souscription ».
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17 7bre 1880 : lettre de l’architecte : pour une cloche de 600 Kg il faudrait refaire le beffroi et le clocher de l’église, les dimensions intérieures ne suffiraient pas au débattement de la cloche, il préconise 2 cloches de 200 et 400 Kg l’une au-dessus de l’autre, (plan fourni).
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19 7bre 1880 : délibération du conseil de fabrique : vote pour 2 cloches de 200 et 400 Kg au lieu de 1 de 600 Kg, revote 400 F pour l’achat des cloches et 30 F pour l’architecte.
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17 8bre 1880 : délibération du conseil municipal : lecture d’une lettre adressée au maire, sans date et signée du curé Gaudin :
« A changé sa délibération du 12 7bre et demandé d’après un rapport fait par un architecte qu’il y avait 2 cloches dans le clocher de Gennetines.
Que la confection de ces 2 cloches a été commandée par M le curé sans que l’autorité municipale en ait été prévenue.
Que cependant en vertu de la loi du 18 juillet 1837 la refonte des cloches d’une église est assimilée aux grosses réparations que les conseils de fabrique ne peuvent ordonner sans l’assentiment des conseils municipaux.
Le conseil demande qu’il ne soit posé qu’une seule cloche de 500 Kg »
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24 8bre 1880 : délibération du conseil de fabrique :
« M le maire a averti M le curé qu’il s’opposait à l’introduction de 2 cloches, il ne donnait son consentement qu’à une seule cloche de 4 à 500 Kg ... Il a été répondu que le beffroi pouvait contenir 2 cloches l’une au-dessus de l’autre ... M le maire a prétendu que le conseil municipal avait à donner son avis dans la question des cloches parce qu’il était tenu de voter les fonds pour leur entretien et leur réparation ... M le maire a pris dimanche dernier dans laquelle il est décidé qu’une seule cloche pourrait être placée dans le clocher ... Il est aisé de conclure que le conseil municipal et M le maire ont voulu dans cette circonstance faire acte d’hostilité et rendre illusoire l’autorité du conseil de fabrique et du curé, en cherchant à s’y substituer eux même »
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25 8bre 1880 : lettre du curé au vicaire général : Résumé de la délibération du conseil de fabrique
« ... Quant au garde champêtre démissionnaire je n’ai pas tenu à lui faire donner un remplaçant immédiat par la raison que M le maire ayant influencé quelques membres du conseil aurait fait nommer à la place du garde une de ses créatures déjà membre du conseil municipal et aurait ainsi trouvé le moyen d’avoir la majorité contre le curé dans le sens du conseil de fabrique qui compte déjà avec le maire 3 membres du conseil y compris l’adjoint ... Le conseil de fabrique et moi en particulier avons usé auprès de M le maire de tous les ménagements possibles.
J’ai essayé pour mon compte de tous les moyens de conciliation, rien n’y fait, cet homme est essentiellement hostile et de parti pris ... Au conseil de fabrique, quand ils ont vu mon énergie, ils ont pris courage ; car le maire et l’adjoint avaient usés des plus odieux moyens pour leur faire peur, les intimider et le reste.
J’ignore encore si je ferai dès dimanche monter les cloches immédiatement après la cérémonie, on me le conseille, et si le maire opposait de la résistance la population serait indignée ... »
Lettre du curé Gaudin à l’évêque non datée : « ... Le conseil de fabrique ayant dans une délibération approuvée par votre Grandeur, voté pour l’acquisition de 2 cloches, j’ai l’honneur de vous demander l’autorisation pour leur installation au clocher ... »
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29 8bre 1880 : Lettre du secrétaire général de la préfecture au président du conseil de fabrique :
« ...le conseil municipal de Gennetines se plaint de ce que M le curé aurait commandé 2 cloches au lieu d’une pour remplacer celle qui est cassée...
Vous savez M le président que les conseils de fabrique ne peuvent ordonner les réparations qui n’excédent pas 100 F dans les communes au-dessous de 1000 âmes...
Je vous rappelle que vous ne devez prendre aucune résolution ni passer aucun traité avant d’y avoir été régulièrement autorisé par l’autorité préfectorale et je tiens à ce que les règlements soient scrupuleusement imputés à cet égard...»
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29 8bre 1880 : lettre du curé Gaudin au préfet : « ...La fabrique a pu se charger de tous les frais d’achat et d’installation des cloches grâce à la générosité des habitants... »
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4 9bre 1880 : lettre du curé Gaudin au vicaire général : «...Pour augmenter le nombre ou le poids des cloches il n’est nullement nécessaire de l’approbation du conseil municipal...
En ce moment il n’est question que de cela à Gennetines et M le maire est triomphant.
Ce sera peut être que de courte durée et la population bien pensante souhaite ardemment entendre le son des cloches. »
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14 9bre 1880 : délibération du conseil municipal : La cloche propriété communale, M l’abbé Gaudin curé l’a fait enlever, le maire prie M le préfet d’obliger le curé à ne faire placer qu’une seule cloche.
Demande au préfet l’autorisation de poursuivre le curé en cas de refus de ce dernier.
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17 9bre 1880 : Lettre du secrétaire général de la préfecture au curé Gaudin : prie le curé de s’entendre à l’amiable avec M le maire.
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25 10bre 1880 : Lettre du maire au vicaire général :
« ... j’apprenais par les on dit, que M l’abbé Gaudin avait pris ses mesures pour monter ses 2 cloches, je ne voulais pas y croire ; mais m’étant rendu sur les lieux hier, j’ai vu à 3 heures ½ du soir que cela était vrai, ce qui m’a fort étonné. J’ai présenté votre lettre à M l’abbé Gaudin, et tout en faisant semblant d’en prendre connaissance ... a répondu qu’il monterait sa petite cloche comme il avait monté la plus grosse. Je m’y suis opposé et la cloche est restée sur place...j’ai reçu comme d’habitude les insultes les plus grossières de la part de M l’abbé Gaudin ... »
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11 janvier 1881 : Lettre du maire au vicaire général :
« ... M. l’abbé Gaudin a placé la cloche montée le plus bas possible, à quelques cm du plancher, elle se trouve dans cette position enfermée entre 4 murs, le son en sera rendu sourd ... la petite cloche est restée sur les marches de l’église ... ».
Ce fameux curé Gaudin est enfin parti en 1881, la petite cloche a été posée à terre dans l’église jusqu’en octobre 1905, elle sera enfin payée au fondeur M Barbier 820 F et sera cédée à ??? Par M le curé Bobier ; la cloche sera montée à sa place actuelle, quand ???
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DESCRIPTION DE LA CLOCHE ACTUELLE :
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Poids : 425 Kg
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Inscriptions : BENITE A GENNETINES EN 8bre 1880 PAR Mr PIERRE AUCOUTURIER VICAIRE GENERAL DE Mgr DE DREUX BREZE EVEQUE DE MOULINS
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Dessins :
1 avec : 2 feuilles de vigne avec 1 grappe
1 avec : une vierge à l’enfant et 5 fleurs
1 avec : feuille de chêne et évêque
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PARRAIN : CHARLES GABRIEL BOUCHOT PLAINCHANT MARRAINE : Mme LA CONTESSE MARIE MATHILDE RENEE DE CHAVAGNAC NEE VALLON DE LANCE CURE DE LA PAROISSE CLOVIS GUILLAUME GAUDIN
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Sources :
Archives diocésaines de Moulins
Archives départementales : E dépôt 111 1 D 2 - 2 M 2
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Termes :
Le conseil de fabrique est : le conseil paroissial.
Dans un clocher, le beffroi est la charpente soutenant les cloches.
7bre : septembre, 8bre : octobre, 9bre : novembre, 10bre : décembre
M le maire était : M MASSON maire de 1871 à 1874 et de 1877 à 1903
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Histoire écrite par M. Michel Mauve (parue dans le bulletin municipal 2009)