Gennetines - L'histoire des Thonins

L'histoire des Thonins

Pourquoi les Thonins : c’est la principale seigneurie de la commune de Gennetines.

Seigneurie contemporaine des plus anciennes de la région et sise comme elles sur une motte énorme, mais qui survécut à la plupart d’entre elles et garda son existence propre jusqu’à la révolution.

 

 

 

• Première version d’après Aubert de la Faige.

(II s’appelait Guillaulme).

 

Les premiers seigneurs du Thonin portaient le nom de leur fief ; mais cette famille du Thonin ne nous est connue que par la pierre tombale de l’un de ses membres « Guillaulme ».

II participe à la 7ème croisade avec Louis IX (1250-1252).Pour sa bravoure Saint-Louis lui octroi droit de justice. « Laquelle, selon la légende est rendue sous le chêne dit Charlemagne ». Avant de mourir il prononce un vœu sa tombe devra toujours être sous le plus haut clocher de la seigneurie. Ce personnage a dû frapper la mémoire populaire, car son vœu sera toujours exaucé.

 

II est donc premièrement inhumé dans la chapelle du château des Thonins Puis à la destruction du château, la pierre tombale sera transférée dans l’église de Lucenay-en-Valet et après la révolution dans celle de Gennetines (pendant la révolution la pierre avait été retournée, de ce fait elle n’a pas été abîmée comme tant d’autres par les révolutionnaires).

 

Un mot sur cette pierre. Elle est gravée au trait, et est croyons nous, la plus ancienne de notre province, elle est encastrée dans le mur intérieur de L’église. Elle représente un chevalier vêtu d’une longue cotte de mailles et par-dessus, d’une tunique et d’un manteau ; il a les pieds sur un lion. A sa gauche son épée et un écu portant une croix. Au-dessus, arcade trilobée et anges portant encensoirs. Tout autour une inscription en lettres capitales gothiques.

 

MESSIRE GUILLAUME DU TONNIN GIST ICI LUI FACE DIEUX BONE MERCI

………………………………………………………………………………………………

POR SON AMME ET POR LES VOSTRES A DIEUX DITES PATERNOSTRES EN L’AN DE L’INCARNATION MCCLXI TRES PASSA LE PREMIER JOUR DE MARZ

 

Guillaulme est donc décédé le 1 mars 1261.

 

 

• Deuxième version notée par Dominique Ballay d’après Henriette Dussourd.

(II s’appelait Jean)

 

C’est un simple gentilhomme sans terre. II participe a la 7ème croisade avec Saint-Louis qui, pour sa bravoure, lui octroi la seigneurie du Thonin avec droit de justice. Jean meurt à la bataille de Mansourah (Egypte) en 1250.

On embaume son corps et celui-ci est ramené en France (pour avoir de tels égards, Jean devrait être un preux chevalier) il est inhumé dans la chapelle du château, sa dépouille est portée dans celle-ci après avoir passée la herse. Ce qui permettrait de positionner la chapelle en face de la herse.

 

Revenons à la seigneurie : le château était une construction en pierre, carrée, sur une motte entourée d'un fossé avec 4 tours rondes et une chapelle.

 

Les du Thonins disparurent au début du XIV et en 1358 le château appartenant à dame Béatrix de Varegny, veuve de Michel, seigneur de Saint-Germain-des-Fossés. En 1411 il appartenait encore à un Saint-Germain. A partir de cette date o perd la trace de Saint-Germain.

 

Les Le Tailleur.

 

En 1506 nous trouvons un « aveu » rendu par Geoffroy Le Tailleur, « licencié es loix », qui possédait aussi à Moulins la maison des « Quatre fils Aymon ».

Cette famille Le Tailleur, très puissante, (argentiers des Ducs de Bourbon) garde la seigneurie jusqu’en 1650.

 

Dans la chapelle du Sacré Cœur, à la Cathédrale, est un vitrail représentant la famille Le Tailleur, on y voit également le château du Thonin.

 

D’environ 1600 à 1650 de longs démêlés familiaux pour la possession du château entre descendant bâtards et descendants légitimes activèrent la ruine de l’édifice. En 1650 Louis Le Tailleur, alors prieur de l’abbaye de Montempuis vend ce qui reste du château aux religieuses Bernardines de Moulins.

 

Les Bernardines

 

Les religieuses utilisèrent les restes du château pour bâtir la demeure qui est toujours en place de nos jours.

 

La cloche des Bernardines sonnait pour les catastrophes locale (comme une sorte de tocsin) cette cloche est toujours en place et … sonne. Les Bernardines construisirent au XVIIe siècle une grange dîmale, où l’on payait l’impôt seigneurial en « nature ».

 

 

 Les Thonins de nos jours

 

 

Anecdote

 

Vers 1780 se passa au Thonin une aventure tragi comique : Des voyageurs revenant d’un fief voisin arrivèrent à Moulins disant armé de pied en cap ; on se mobilisa en force d’Avermes à Gennetines, et après des prodiges de tactique, on finit par mettre la main sur un pauvre diable, dont le fusil n’avait pas de chien…, mais il ne fallait pas s’être dérangé pour rien, et le « dangereux malfaiteur » fut pendu.

 

 

Arrive la révolution

 

Les bâtiments sont vendus en temps que bien clérical à un dénommé Cartier, apothicaire à Moulins, lequel les revend à Paul Ballay.

 

 

Qui fut Paul Ballay ?

 

Notaire à Luneau, canton du Donjon, il est nommé député du Tiers Etat, puis député de la convention. Il devient l’ami de Danton. Il fait partie du comité de Salut Public dont il est éliminé en 1793. Il est suspecté par Fouché et fait partie de la charrette des « 32 » envoyés à Lyon pour être guillotiné. Il ne le sera pas à Lyon mais à Moulins en compagnie de Debuisson de Donzon et Jouffray de Bonnefont. Le supplice eut lieu place Brutus (place d’Allier) le 5 décembre 1793. Le malheureux mourut dans des conditions affreuses. Deux chutes successives du couteau n’avait fait que des entailles au cou du patient, qui poussait des cris effrayants auxquels se mêlaient les clameurs de la foule indignée de l’inexpérience du bourreau ; le couteau s’abattit une 3ème fois, et la tête de la victime tomba enfin. L’exécuteur eut à répondre de sa tragique maladresse, le lendemain devant le Tribunal Criminel, qui lui infligea 30 jours de prison pour avoir, dit l’arrêt « soulevé l’indignation publique par l’atrocité et la barbarie avec laquelle il a exécuté le jugement du Tribunal ».

 

Le fils ainé de Paul, Marien, rentre dans ses biens avec le consulat de 1804. Napoléon lui-même lui octroi la propriété. Puis viennent : Claude, Paul, Louis, Marcel, Maurice et enfin Jacques Ballay, l’actuel propriétaire.

 

La grange dîmale, magnifique bâtiment en bois et torchis, fût malheureusement détruite en décembre 1986, car elle était devenue dangereuse. Devant le coût élevé des réparations et l’impossibilité de la déclarer monument historique, Jacques Ballay dut donc, à regret, la détruire.

 

 

C’est un simple gentilhomme sans terre. II participe a la 7ème croisade avec Saint-Louis qui, pour sa bravoure, lui octroi la seigneurie du Thonin avec droit de justice. Jean meurt à la bataille de Mansourah (Egypte) en 1250.

On embaume son corps et celui-ci est ramené en France (pour avoir de tels égards, Jean devrait être un preux chevalier) il est inhumé dans la chapelle du château, sa dépouille est portée dans celle-ci après avoir passée la herse. Ce qui permettrait de positionner la chapelle en face de la herse.

 

Revenons à la seigneurie : le château était une construction en pierre, carrée, sur une motte entourée d'un fossé avec 4 tours rondes et une chapelle.

 

 

Les Thonins au 13e siècle

 

 

Notes :

- Dominique Ballay

- Auberge de la faige (Les Fiefs du Bourbonnais)

 

 

Histoire écrite par M. Michel Mauve (parue dans le bulletin municipal 1993).